Auto-entrepreneur : Ne confondez pas salaire et chiffre d'affaires !



Le régime des autoentrepreneurs bénéficie d’une fiscalité et de formalités allégées. Comme les entrepreneurs concernés ne sont pas assujettis à la TVA (sous un seuil de 94 300 € pour la vente de biens et 36 500 € pour les prestations de service) et qu’ils bénéficient d’un régime aux formalités simplifiées, on pourrait penser que la différence entre le chiffre qui apparait sur les factures et le salaire réel est réduite d’autant. Il n’en est rien ! On vous explique pourquoi.


Ce qu’il faut déduire du chiffre d’affaires


De votre CA déclaré, il va vous falloir déduire un grand nombre de cotisations et de frais qui amoindrissent la part restante.


Cotisations sociales


Il faut tout d’abord déduire les cotisations sociales dont vous êtes redevables à l’URSSAF à hauteur de 12,8 % de votre CA pour la vente de biens ou denrées, et de 22 % pour les prestations de service artisanales et commerciales, de même que pour les activités libérales.


Pour y voir plus clair dans vos formalités, consulter nos calendriers pour les auto-entrepreneurs !


Contribution pour la formation professionnelle


Il vous faut également vous acquitter d’une contribution pour la formation professionnelle (CFP), calculée elle-aussi en pourcentage de votre chiffre d’affaires. Elle est de 0,1 % du CA pour les activités de vente de marchandises, de vente de denrées à consommer sur place et les prestations d’hébergement, de 0,3 % pour les prestations de service artisanales, et de 0,2 % pour les prestations de service commerciales et les activités libérales.


Impôt sur le revenu


N’oubliez pas non plus de considérer la part de votre CA qui vous sera demandée au titre de l’impôt sur le revenu. Si votre revenu fiscal est inférieur à 27 086 € par part de quotient familial, vous pouvez opter pour le versement libératoire. Dans ce cas, vous déclarez et réglez votre impôt sur le revenu en même temps que vos cotisations sociales, et le montant du versement libératoire est lui-aussi calculé en pourcentage de votre CA : 1% pour les activités de vente, 1,7 % pour les prestations de services commerciales et artisanales, 2,2% pour les prestations de services et les activités libérales.


Cotisation Foncière des Entreprise (CFE)


Depuis 2014, tout auto-entrepreneur doit s’acquitter de la CFE, quel que soit son chiffre d’affaires et même s’il ne dispose pas d’un local professionnel (travail à domicile par exemple). Cette cotisation est calculée par rapport à la valeur locative des biens utilisés par l’auto-entrepreneur, celle de son domicile le cas échéant.


Frais professionnels


Comme toute entreprise, vous devez faire face à un certain nombre de frais professionnels : achat de matériel, location de bureau, frais bancaires, assurance responsabilité civile professionnelle obligatoire, frais de transport, de communication, de formation etc. En tant qu’auto-entrepreneur, vous ne pouvez malheureusement pas déduire ces frais professionnels du calcul de vos impôts. Il faut donc en tenir compte au moment d’établir vos factures, car votre revenu réel en sera impacté d’autant.


Pour avoir une vision de ces frais, même si vous ne pouvez pas les déduire, Silex propose un outil de pilotage stratégique de votre activité. Vous avez ainsi dans votre tableau de bord un aperçu en temps réel du bénéfice dégagé en fonction de votre chiffre d’affaires, et de vos frais.


Ne comparez pas votre CA à un salaire


Vous l’avez compris, de nombreux frais de fonctionnement et charges sont à retrancher du chiffre d’affaires déclaré. Mais ils ne sont pas les seuls paramètres à prendre en compte pour évaluer votre revenu réel, et votre CA, même minoré de ces charges, a encore peu à voir avec le salaire perçu par un salarié.


Les tâches annexes


Les tarifs facturés par un auto-entrepreneur doivent couvrir non seulement son temps de travail, mais aussi le temps passé sur des tâches annexes : administration, prospection, communication, veille sectorielle etc. qu’un salarié effectue sur son temps de travail ou qu’il n’est pas chargé d’effectuer en plus de ses missions contractuelles.


Les avantages d’un salarié


Le statut de salarié comporte un certain nombre d’avantages, notamment salariaux, dont ne bénéficie pas un auto-entrepreneur : congés payés, assurance chômage, mutuelle d’entreprise, éventuellement avantages en nature (tickets restaurant, participation aux frais de transport etc.)


La marge


Comme toute entreprise, un auto-entrepreneur doit prélever sur son CA une marge pour réinvestir dans son activité, se constituer une épargne et un pécule de prévoyance en cas de coup dur (période creuse, maladie, pertes de revenus etc.).


Vous l’aurez compris, votre chiffre d’affaires en tant qu’auto-entrepreneur a bien peu à voir avec un salaire. Tenez-en compte au moment de fixer vos tarifs, mais aussi d’argumenter face à un client qui vous trouve trop cher ! Et rappelez-vous qu’en optant pour un prestataire en freelance, un client paye souvent justement pour bénéficier de votre flexibilité par rapport à un salarié, et pour économiser lui-même en charges patronales.